Depuis le 6 mai 2012 Le syndicalisme majoritaire compose bien avec le changement gouvernemental
Au pouvoir, les socialistes ne sont plus seulement fréquentables. En quelques mois, ils sont devenus les précieux alliés de la Fnsea et de JA avec déjà quelques résultats significatifs pour les syndicats.
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Au Sia 2012, en pleine campagne, François Hollande avait déjà montré qu'il était très soucieux des questions agricoles. L'entente de travail avec la Fnsea était déjà perceptible. (© Terre-net Média) |
Le projet agro-écologique de Stéphane Le Foll "Produisons autrement" « va dans le bon sens : il ne met pas en opposition les systèmes de production, donne une grande importance aux démarches collectives et prône des espaces de liberté pour l’innovation en agriculture », commente dans un communiqué commun la Fnsea, JA , l’Apca et Coop de France.
Ce qui va aussi dans le bon sens est l’évolution de la fiscalité agricole. « En reconduisant, le remboursement de la taxe intérieure sur la consommation, en ne sacrifiant pas la DPI et en améliorant la Dpa, les parlementaires ont fait le choix de l’ambition ». Ainsi, même si l’acquisition d’immobilisations ne sera plus possible, la Fnsea se réjouit que « les agriculteurs soient désormais dotés, avec les Dpi et les Dpa d’un mécanisme de gestion pluriannuel de leurs exploitations, simple et efficace. Les éleveurs seront accompagnés pour financer leurs stocks de fourrages ».
« Avec un plafond annuel de 27 000 € et un plafond pluriannuel de 150 000 €, la ferme France n’a rien perdu, bien au contraire ».
Allégement du coût du travail des coopératives
Enfin, jeudi 20 décembre, "victoire syndicale". Philippe Mangin, président de Coop de France a appris, à la veille du congrès de Coop de France/Accoa, que le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice) - annoncé par le gouvernement le 6 novembre dernier dans le cadre du Pacte national pour la compétitivité, l’emploi et la croissance - avait été voté par l’Assemblée nationale. Il allègera le coût du travail des 13.000 coopératives de 4 % à 6 %, soit plus de 100 millions d’euros.
Même la "Tva emploi" a, d’une certaine façon, retrouvé grâce auprès du gouvernement : puisqu’abandonnée dans un premier temps, elle réapparaît sous une nouvelle version plus juste et par conséquent plus acceptable pour tous.
Dès le changement de gouvernement, le syndicalisme majoritaire s’est inscrit dans une collaboration de travail et de confiance avec, pour commencer, la nomination de deux ministres de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Stéphane Le Foll et Guillaume Garot.
Inquiétude sur les sujets écologiques
A Rennes, au Space en septembre 2012, les annonces de François Hollande, président de la République, avaient satisfait Xavier Beulin, président de la Fnsea qui l’a fait savoir dès la clôture du salon. Quelques semaines plus tard, il s’était aussi réjoui de la stratégie adoptée par l’hôte de l’Elysée pour défendre le budget européen et celui de la Pac à Bruxelles. « Parmi les Vingt-Sept , il était le seul chef de gouvernement à avoir parlé d’agriculture », avait alors déclaré Xavier Beulin.
Ceci dit, des sujets d’inquiétudes demeurent comme tous ceux qui relèvent de l’écologie. Revenant sur le projet agro-écologique de Stéphane Le Foll, la Fnsea, JA, Coop de France et l’Apca, se demandent « quel crédit pourrait-on donner à un discours qui, d’un coté, soutient le retour à l’agronomie et dénonce le tout normatif ; d’un autre, annonce une exception pour la Directive nitrates avec l’application de normes déconnectées de la réalité et pouvant entraîner la disparition de l’élevage sur des pans entiers du territoire national ».
Pour l’élevage par exemple, « il est impératif pour ne pas fragiliser nos exploitations, que les durées minimales de stockage prennent en compte les capacités agronomiques des sols, la diversité des effluents et les mises aux normes coûteuses déjà réalisées ».
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